sans m’expliquer davantage ; vous saurez pourquoi.
— Alors, ma chère enfant, comment êtes-vous venue seule ? dit Adrienne.
— Hélas ! mademoiselle, j’ai été, en arrivant, si émue de votre accueil, que je n’ai pu vous dire mes craintes.
— Quelles craintes ? demanda Rodin.
— Sachant que vous habitiez ici, mademoiselle, j’ai supposé que c’était vous qui aviez fait tenir cette lettre à M. Dagobert ; je le lui ai dit, il l’a cru comme moi. Arrivé ici, son impatience était si grande, qu’il a demandé dès la porte si les orphelines étaient dans cette maison, et il les a dépeintes. On lui a dit que non. Alors, malgré mes supplications, il a voulu aller au couvent s’informer d’elles.
— Quelle imprudence !… s’écria Adrienne.
— Après ce qui s’est passé cette nuit ! ajouta Rodin en haussant les épaules.
— J’ai eu beau lui faire observer, reprit la Mayeux, que la lettre n’annonçait pas positivement qu’on lui remettrait les orphelines…, mais qu’on le renseignerait sans doute sur elles, il n’a pas voulu m’écouter, et m’a dit : « Si je n’apprends rien… j’irai vous rejoindre… mais elles étaient avant-hier au couvent ; maintenant tout est découvert, on ne peut me les refuser. »