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sinistre pincement des lèvres dont Rose-Pompon ne put s’apercevoir.

— Ah çà ! ma chère fille, lui dit-il lorsque tous deux entrèrent dans l’allée, je n’ai plus besoin de votre aide, remontez vite chez votre amie, lui donner les bonnes nouvelles que vous savez.

— Oui, monsieur, vous avez raison ; car je grille d’aller lui dire quel brave homme vous êtes !

Et Rose-Pompon s’élança dans l’escalier.

— Eh bien !… eh bien !… et mon panier qu’elle emporte, cette petite folle ! dit Rodin.

— Ah ! c’est vrai… Pardon, monsieur, le voici… Pauvre Céphise ! va-t-elle être contente ! Adieu, monsieur.

Et la gentille figure de Rose-Pompon disparut dans les limbes de l’escalier, qu’elle gravit d’un pied alerte et impatient.

Rodin sortit de l’allée.

— Voici votre panier, chère dame, dit-il en s’arrêtant sur le seuil de la boutique de la mère Arsène. Je vous fais mes très-humbles remerciements… de votre obligeance…

— Il n’y a pas de quoi, mon digne monsieur ; c’est tout à votre service… Eh bien ! le radis était-il bon ?

— Succulent, ma chère dame, succulent et excellent.