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plus complète ignorance de la gravité des intérêts de famille qui réclamaient sa présence rue Saint-François. La veille, Françoise Baudoin, absorbée par sa douleur, n’avait pas songé à lui dire que les orphelines devaient aussi se trouver à ce même rendez-vous, et y eût-elle d’ailleurs songé, les recommandations expresses de Dagobert l’eussent empêchée de parler au jeune prêtre de cette circonstance.

Gabriel ignorait donc absolument les liens de famille qui l’attachaient aux filles du maréchal Simon, à mademoiselle de Cardoville, à M. Hardy, au prince Djalma et à Couche-tout-Nu ; en un mot, si on lui eût alors révélé qu’il était l’héritier de M. Marius de Rennepont, il se serait cru le seul descendant de cette famille.

Pendant l’instant de silence qui succéda à son entretien avec Rodin, Gabriel examinait à travers les fenêtres du rez-de-chaussée les travaux des maçons occupés à dégager la porte des pierres qui la muraient. Cette première opération terminée, ils s’occupèrent alors de desceller des barres de fer qui maintenaient une plaque de plomb sur la partie extérieure de la porte.

À ce moment, le père d’Aigrigny, conduit par Samuel, entrait dans la chambre.