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tesse rigoureuse des observations du notaire.

— Mais, monsieur, s’écria Dagobert en s’adressant à l’homme de loi, cela ne peut pas être… vous ne pouvez pas laisser ainsi dépouiller deux pauvres orphelines… C’est au nom de leur père, de leur mère, que je vous parle… Je vous jure sur l’honneur, sur mon honneur de soldat, qu’on a abusé de la confiance et de la faiblesse de ma femme pour conduire les filles du maréchal Simon au couvent, et m’empêcher ainsi de les amener ici ce matin. Cela est si vrai que j’ai porté ma plainte devant un magistrat.

— Eh bien ! que vous a-t-il répondu ? dit le notaire.

— Que ma déposition ne suffisait pas pour enlever ces jeunes filles du couvent où elles étaient, et que la justice informerait…

— Oui, monsieur, reprit Agricol. Il en a été ainsi au sujet de mademoiselle de Cardoville, que l’on retient comme folle dans une maison de santé, et qui pourtant jouit de toute sa raison ; elle a, comme les filles du maréchal Simon, des droits à cet héritage… J’ai fait pour elle les mêmes démarches que mon père a faites pour les filles du maréchal Simon.

— Eh bien ! demanda le notaire.

— Malheureusement, monsieur, répondit