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certain d’avance de l’approbation de M. l’abbé Gabriel…

— En effet, répondit généreusement Gabriel, peu importe le sujet de cet entretien…

— C’est donc ensuite de cette conversation, que M. l’abbé Gabriel m’a de nouveau manifesté le désir de maintenir cette donation… je ne dirai pas en ma faveur… car les biens terrestres me touchent fort peu… mais en faveur d’œuvres saintes et charitables, dont notre compagnie serait la dispensatrice… J’en appelle à la loyauté de M. l’abbé Gabriel, en le suppliant de déclarer s’il est ou non engagé, non-seulement par le serment le plus formidable, mais encore par un acte parfaitement légal, passé devant maître Dumesnil, que voici.

— Il est vrai, répondit Gabriel.

— L’acte a été dressé par moi, ajouta le notaire.

— Mais Gabriel ne vous faisait abandon que de ce qui lui appartenait, s’écria Dagobert. Ce brave enfant ne pouvait supposer que vous vous serviez de lui pour dépouiller les autres !

— Faites-moi la grâce, monsieur, de me permettre de m’expliquer, reprit courtoisement le père d’Aigrigny, vous répondrez ensuite.

Dagobert contint avec peine un mouvement de douloureuse impatience.