— N’a-t-on pas aussi voulu te dépouiller ? ajouta Dagobert.
— Le testament, reprit Gabriel avec une angoisse croissante, portait que l’héritage appartiendrait à ceux des héritiers qui se présenteraient avant midi…
— Et bien !… dit Dagobert effrayé de l’émotion du jeune prêtre.
— Midi a sonné, reprit celui-ci. Seul de la famille, j’étais ici, présent ; comprenez-vous, maintenant ?… Le délai est passé… les héritiers sont dépossédés par moi !…
— Par toi, dit Dagobert en balbutiant de joie ; par toi, mon brave enfant… tout est sauvé, alors !…
— Oui… mais…
— Tout est sauvé !… reprit Dagobert radieux en interrompant Gabriel ; tu partageras avec les autres… Je te connais…
— Mais, tous ces biens, je les ai abandonnés d’une manière irrévocable, s’écria Gabriel avec désespoir.
— Abandonnés… ces biens !… dit Dagobert pétrifié ; mais à qui… à qui ?…
— À monsieur…, dit Gabriel en désignant le père d’Aigrigny.
— À lui…, répéta Dagobert anéanti, à lui !… au renégat… toujours le démon de cette famille !