aurait fallu préparer cela de longue main, comme nous devions le faire après l’interrogatoire d’aujourd’hui.
— Il n’importe, reprit vivement l’abbé, il faut que le docteur essaye à tout prix.
— Mais, sous quel prétexte ?
— Je vais tâcher d’en trouver un…
— En admettant que vous trouviez ce prétexte, Frédérik, s’il faut agir aujourd’hui, rien ne sera préparé… là-bas.
— Rassurez-vous ; par prévision habituelle, on est toujours prêt.
— Et comment prévenir le docteur à l’instant même ? reprit la princesse.
— Le faire demander… cela éveillerait les soupçons de votre nièce, dit M. d’Aigrigny pensif, et c’est, avant tout, ce qu’il faut éviter.
— Sans doute, reprit la princesse, cette confiance est l’une de nos plus grandes ressources.
— Un moyen ! dit vivement l’abbé ; je vais écrire quelques mots à la hâte à Baleinier ; un de vos gens les lui portera, comme si cette lettre venait du dehors… d’un malade pressant…
— Excellente idée ! s’écria la princesse, vous avez raison… tenez… là sur cette table… Il y a tout ce qui est nécessaire pour écrire… Vite, vite !… mais le docteur réussira-t-il ?
— À vrai dire, je n’ose l’espérer, dit le mar-