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À ces mots, qui lui rappelaient des souvenirs pénibles, le marquis rougit ; il allait répondre lorsque la princesse s’écria :

— En vérité, mademoiselle, ceci est d’une inconvenance intolérable.

— Soit, ma tante, j’avoue mes torts, je ne devais pas dire que ceci est amusant, car en vérité, ça ne l’est pas du tout… mais c’est du moins très-curieux… et peut-être même, ajouta la jeune fille après un moment de silence, peut-être même assez audacieux… et l’audace me plaît… Puisque nous voici sur ce terrain, puisqu’il s’agit d’un plan de conduite auquel je dois obéir sous peine… de…

Puis s’interrompant et s’adressant à sa tante :

— Sous quelle peine ? ma tante…

— Vous le saurez… Poursuivez…

— Je vais donc aussi, moi, devant ces messieurs, vous déclarer d’une façon très-nette, très-précise, la détermination que j’ai prise ; comme il me fallait quelque temps pour qu’elle fût exécutable, je ne vous en avais pas parlé plus tôt, car vous le savez… je n’ai pas l’habitude de dire : « Je ferai cela… » mais « je fais ou j’ai fait cela. »

— Certainement, et c’est cette habitude de coupable indépendance qu’il faut briser.

— Je ne comptais donc vous avertir de ma