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avant d’ouvrir afin de s’assurer encore de l’identité de ces personnages.

— Je viens de la part de maître Dumesnil, notaire, répondit le clerc, pour assister à l’ouverture de la porte murée ; voici une lettre de mon patron, pour M. Samuel, gardien de la maison.

— C’est moi, monsieur, dit le juif, veuillez jeter cette lettre dans la boîte, je vais la prendre.

Le clerc fit ce que désirait Samuel, mais il haussa les épaules. Rien ne lui semblait plus ridicule que cette demande du soupçonneux vieillard.

Le gardien ouvrit la boîte, prit la lettre, alla à l’extrémité de la voûte afin de la lire au grand jour, compara soigneusement la signature à celle d’une autre lettre du notaire qu’il prit dans la poche de sa houppelande ; puis, après ces précautions, ayant mis ses dogues à la chaîne, il revint enfin ouvrir le battant de la porte au clerc et aux maçons.

— Que diable ! mon brave homme, dit le clerc en entrant, il s’agirait d’ouvrir la porte d’un château fort qu’il n’y aurait pas plus de formalités…

Le juif s’inclina sans répondre.

— Est-ce que vous êtes sourd, mon cher ? lui cria le clerc aux oreilles.