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— Dieu veuille que ses descendants soient dignes de cette fortune de roi, et en fassent un noble emploi ! dit Bethsabée en se levant.

Le jour était complètement venu, sept heures du matin sonnèrent.

— Les maçons ne vont pas tarder à arriver, dit Samuel en replaçant la boîte de cèdre dans sa caisse de fer, dissimulée derrière la vieille armoire de chêne. Comme vous, Bethsabée, reprit-il, je suis curieux et inquiet de savoir quels sont les descendants de M. de Rennepont qui vont se présenter ici…

Deux ou trois coups vigoureusement frappés avec le marteau de fer de l’épaisse porte cochère retentirent dans la maison. L’aboiement des chiens de garde répondit à ce bruit.

Samuel dit à sa femme :

— Ce sont sans doute les maçons que le notaire envoie avec un clerc ; je vous en prie, réunissez toutes les clefs en trousseau avec leurs étiquettes ; je vais revenir les prendre.

Ce disant, Samuel descendit assez lestement l’escalier, malgré son âge, s’approcha de la porte, ouvrit prudemment un guichet, et vit trois manœuvres en costume de maçon, accompagnés d’un jeune homme vêtu de noir.

— Que voulez-vous, messieurs ? dit le juif