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avec une frayeur inquiète sur les sept points lumineux qui rayonnaient parmi les dernières clartés de la nuit au sommet du belvédère, pendant qu’à l’horizon, derrière la maison, une lueur d’un rose pâle annonçait l’aube naissante.

Samuel rompit le premier le silence et dit à sa femme en passant la main sur son front :

— La douleur que vient de nous causer le souvenir de notre pauvre enfant, nous a empêchés de réfléchir et de nous rappeler qu’après tout, il ne devait y avoir pour nous rien d’effrayant dans ce qui se passe.

— Que dites-vous, Samuel ?

— Mon père ne m’a-t-il pas dit que lui et mon aïeul avaient plusieurs fois aperçu des clartés pareilles, à de longs intervalles ?

— Oui, Samuel… mais sans pouvoir, non plus que nous, s’expliquer ces clartés…

— Ainsi que mon père et mon grand-père, nous devons croire qu’une issue, inconnue de leur temps comme elle l’est encore du nôtre, donne passage à des personnes qui ont aussi quelques devoirs mystérieux à remplir dans cette demeure. Encore une fois, mon père m’a prévenu de ne pas m’inquiéter de ces circonstances étranges… qu’il m’avait prédites… et qui, depuis trente ans, se renouvellent pour la seconde fois…