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tissu de fables ; j’ai perdu beaucoup de temps à les écouter ; faites-moi grâce du reste… Il est tard, veuillez me laisser seul.

— Une minute encore… vous êtes un homme, je le vois, à qui… l’on ne doit rien cacher, dit Faringhea ; à cette heure, je ne puis attendre de Djalma… qu’une espèce d’aumône et un mépris écrasant, car du caractère dont il est, lui dire : « Donnez-moi beaucoup, parce que, pouvant vous trahir, je ne l’ai pas fait… » ce serait m’attirer son courroux et son dédain… J’aurais pu vingt fois le tuer… mais son jour n’est pas encore venu, dit l’étrangleur d’un air sombre, et pour attendre ce jour… et d’autres funestes jours, il me faut de l’or, beaucoup d’or… vous seul pouvez m’en donner en payant ma trahison envers Djalma, parce qu’à vous seul elle profite. Vous refusez de m’entendre, parce que vous me croyez menteur… J’ai pris l’adresse de l’auberge où nous sommes descendus ; la voici. Envoyez quelqu’un s’assurer de la vérité de ce que je dis, alors vous me croirez ; mais le prix de ma trahison sera cher. Je vous l’ai dit, je vous demanderai beaucoup…

Ce disant, Faringhea offrait à Rodin une adresse imprimée ; le socius qui suivait, du coin de l’œil, tous les mouvements de Faringhea, fit semblant, d’être profondément absorbé,