Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/603

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous voudrez faire des dupes, adressez-vous mieux.

Faringhea restait frappé de stupeur ; tout ce qu’il venait d’entendre lui semblait très-probable ; Rodin pouvait s’emparer de lui, de la lettre de Josué, de la médaille, et, en le retenant prisonnier, rendre impossible le réveil de Djalma ; et pourtant Rodin lui ordonnait de sortir, à lui, Faringhea, qui se croyait si redoutable.

À force de chercher les motifs de la conduite inexplicable du socius, le métis s’imagina, et en effet il ne pouvait penser autre chose, que Rodin, malgré les preuves qu’il apportait, ne croyait pas que Djalma fût en son pouvoir ; de la sorte, le dédain du correspondant de Josué s’expliquait naturellement.

Rodin jouait un coup d’une grande hardiesse et d’une grande habileté ; aussi, tout en ayant l’air de grommeler entre ses dents d’un air courroucé, il observait en dessous, mais avec une anxiété dévorante, la physionomie de l’étrangleur.

Celui-ci, presque certain d’avoir pénétré le secret motif de la conduite de Rodin, reprit :

— Je vais sortir… mais un mot encore ;… vous croyez que je mens…

— J’en suis certain, vous m’avez débité un