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subtil, qu’il ne s’agit pour moi que de gagner vingt-quatre heures. Or, vous arrivez du fond de l’Inde à Paris ; vous êtes étranger et inconnu à tous, vous me croyez aussi scélérat que vous, puisque vous m’appelez frère, et vous ne songez pas que vous êtes ici en mon pouvoir ; que cette rue est solitaire, cette maison écartée ; que je puis avoir ici sur-le-champ trois ou quatre personnes capables de vous garrotter en une seconde, tout étrangleur que vous êtes ?… Et cela seulement en tirant le cordon de cette sonnette ! ajouta Rodin en le prenant en effet à la main. N’ayez donc pas peur, ajouta-t-il avec un sourire diabolique en voyant Faringhea faire un brusque mouvement de surprise et de frayeur ; est-ce que je vous préviendrais si je voulais agir de la sorte ?… Voyons, répondez… Une fois garrotté et mis en lieu de sûreté pendant vingt-quatre heures, comment pourriez-vous me nuire ? Ne me serait-il pas alors facile de m’emparer des papiers de Josué, de la médaille de Djalma, qui, plongé dans un assoupissement jusqu’à demain soir, ne m’inquiéterait plus ?… Vous le voyez donc bien, monsieur, vos menaces sont vaines… parce qu’elles reposent sur des mensonges, parce qu’il n’est pas vrai que le prince Djalma soit ici en votre pouvoir… Allez… sortez d’ici, et une autre fois, quand