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À ce moment, le timbre de la loge du portier sonna trois coups espacés d’une façon particulière.

Rodin ne parut pas faire attention à ce bruit, et pourtant tout à coup une étincelle brilla dans ses petits yeux de reptile, pendant que Faringhea, les bras croisés, le regardait avec une expression de supériorité triomphante et dédaigneuse.

Le socius baissa la tête, garda le silence, prit machinalement une plume sur son bureau, et en mâchonna la barbe pendant quelques secondes, en ayant l’air de réfléchir profondément à ce que venait de lui dire Faringhea. Enfin, jetant la plume sur le bureau, il se retourna brusquement vers le métis, et lui dit d’un air profondément dédaigneux :

— Ah çà, M. Faringhea, est-ce que vous prétendez vous moquer du monde avec vos histoires ?

Le métis, stupéfait, malgré son audace, recula d’un pas.

— Comment, monsieur ! reprit Rodin, vous venez ici, dans une maison respectable, vous vanter d’avoir dérobé une correspondance, étranglé celui-ci, empoisonné celui-là avec un narcotique ? Mais c’est du délire, monsieur ; j’ai voulu vous écouter jusqu’à la fin, pour voir jus-