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vous que nous passions dans votre bibliothèque ?

— C’est inutile… nous causerons ici.

Puis, s’adressant au marquis, au docteur et au baron, elle leur dit :

— Messieurs, veuillez vous asseoir.

Ceux-ci prirent place autour de la table du cabinet de la princesse.

— Et en quoi l’entretien que nous devons avoir peut-il regarder ces messieurs, ma tante ? demanda mademoiselle de Cardoville avec surprise.

— Ces messieurs sont d’anciens amis de notre famille ; tout ce qui peut vous intéresser les touche, et leurs conseils doivent être écoutés et acceptés par vous avec respect…

— Je ne doute pas, ma tante, de l’amitié toute particulière de M. d’Aigrigny pour notre famille ;… je doute encore moins du dévouement profond et désintéressé de M. Tripeaud ; M. Baleinier est un de mes vieux amis ; mais avant d’accepter ces messieurs pour spectateurs… ou, si vous l’aimez mieux, ma tante, pour confidents de notre entretien, je désire savoir de quoi nous devons nous entretenir devant eux.

— Je croyais, mademoiselle, que parmi vos singulières prétentions, vous aviez au moins… celle de la franchise et du courage.