Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

paralysaient complètement les qualités aimables dont il était doué et dont il tirait d’ordinaire un si excellent et si fécond parti… De tout ceci Adrienne s’amusait fort, mais très-imprudemment, car les motifs les plus vulgaires engendrent souvent des haines implacables.

Ces antécédents posés, on comprendra les divers sentiments et les intérêts variés qui animaient les différents acteurs de cette scène.

Madame de Saint-Dizier était assise dans un grand fauteuil au coin du foyer.

Le marquis d’Aigrigny se tenait debout devant le feu.

Le docteur Baleinier, assis près du bureau, s’était remis à feuilleter la biographie du baron Tripeaud.

Et le baron semblait examiner très-attentivement un tableau de sainteté suspendu à la muraille.

— Vous m’avez fait demander, ma tante, pour causer d’affaires importantes ? dit Adrienne, rompant le silence embarrassé qui régnait dans le salon depuis son entrée.

— Oui, mademoiselle, répondit la princesse d’un air froid et sévère, il s’agit d’un entretien des plus graves.

— Je suis à vos ordres, ma tante… Voulez-