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Dael… respectable négociant de Batavia, et…

— Vous connaissez l’écriture de M. Josué, dit Faringhea en interrompant Rodin.

— Je la connais parfaitement.

— Regardez…

Et le métis, tirant de sa poche (il était assez pauvrement vêtu à l’européenne) la longue dépêche dérobée par lui à Mahal, le contrebandier de Java, après l’avoir étranglé sur la grève de Batavia, mit ses papiers sous les yeux de Rodin, sans cependant s’en dessaisir.

— C’est en effet l’écriture de M. Josué ! dit Rodin

Et il tendit la main vers la lettre que Faringhea remit lestement et prudemment dans sa poche.

— Vous avez, mon cher monsieur, permettez-moi de vous le dire, une singulière manière de faire les commissions…, dit Rodin. Cette lettre étant à mon adresse… et vous ayant été confiée par M. Josué… vous devriez…

— Cette lettre ne m’a pas été confiée par M. Josué, dit Faringhea en interrompant Rodin.

— Comment l’avez-vous entre les mains ?

— Un contrebandier de Java m’avait trahi ; Josué avait assuré le passage de cet homme pour Alexandrie et lui avait remis cette lettre qu’il devait porter à bord, pour la malle d’Europe.