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nération dans cette famille de Samuel ! Je ne puis croire qu’ils aient tous ignoré qui ont été et qui sont les dépositaires successifs de ces fonds devenus immenses par leur accumulation.

— Vous l’avez vu, dit Rodin, par les notes du dossier de cette affaire que l’ordre a toujours très-soigneusement suivie depuis 1682. À diverses époques, on a tenté d’obtenir quelques renseignements à ce sujet, que la note du père Bourdon n’éclaircissait pas. Mais cette race de gardiens juifs est restée muette, d’où l’on doit conclure qu’ils ne savaient rien.

— C’est ce qui m’a toujours semblé impossible… car enfin… l’aïeul de tous ces Samuel a assisté à la fermeture de cette maison il y a cent cinquante ans. Il était, dit le dossier, l’homme de confiance ou le domestique de M. de Rennepont. Il est impossible qu’il n’ait pas été instruit de bien des choses dont la tradition se sera sans doute perpétuée dans sa famille.

— S’il m’était permis de hasarder une petite observation, dit humblement Rodin.

— Parlez…

— Il y a très-peu d’années qu’on a eu la certitude, par une confidence de confessionnal, que les fonds existaient, et qu’ils avaient atteint un chiffre énorme.

— Sans doute ; c’est ce qui a rappelé vive-