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légères impressions, et à rendre compte à Rome.

Malgré son habituelle impassibilité, Rodin semblait visiblement inquiet et préoccupé ; il répondait d’une manière encore plus brève que de coutume aux ordres ou aux questions du père d’Aigrigny, qui venait de rentrer.

— Y a-t-il eu quelque chose de nouveau pendant mon absence ? demanda-t-il à Rodin, les rapports se sont-ils succédé favorables ?

— Très-favorables.

— Lisez-les-moi.

— Avant d’en rendre compte à Votre Révérence, dit Rodin, je dois la prévenir que depuis deux jours Morok est ici.

— Lui ? dit l’abbé d’Aigrigny avec surprise. Je croyais qu’en quittant l’Allemagne et la Suisse il avait reçu de Fribourg l’ordre de se

    d’intermédiaire fut le socius du procureur N.-V. J***. Ce socius avait quelque fortune ; cependant ils furent obligés de lui faire des avances pour les frais de premier établissement. Quand ils virent s’assurer la prospérité de cette industrie, ils réclamèrent tout à coup leurs avances ; l’éditeur n’était pas en mesure de rembourser ; ils le savaient bien ; mais ils avaient à lui donner un successeur riche, avec lequel ils pouvaient traiter à des conditions plus avantageuses, et ils ruinèrent sans pitié leur socius en brisant la position dont ils lui avaient garanti la durée. »