Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/555

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ble, et parut écouter attentivement en s’avançant vers la fenêtre… Mais tout à coup elle tressaillit et s’arrêta brusquement.

Elle venait de distinguer vaguement la figure d’un homme regardant à travers ses carreaux.

Agricol, craignant que mademoiselle de Cardoville effrayée, ne se réfugiât dans la pièce voisine, frappa de nouveau, et risquant d’être entendu au dehors, il dit d’une voix assez haute :

— C’est Agricol Baudoin.

Ces mots arrivèrent jusqu’à Adrienne. Se rappelant aussitôt son entretien avec la Mayeux, elle pensa qu’Agricol et Dagobert s’étaient introduits dans le couvent pour enlever Rose et Blanche ; courant alors vers la croisée, elle reconnut parfaitement Agricol à la brillante clarté de la lune et ouvrit sa fenêtre avec précaution.

— Mademoiselle, lui dit précipitamment le forgeron, il n’y a pas un instant à perdre ; le comte de Montbron n’est pas à Paris ; mon père et moi nous venons vous délivrer.

— Merci, merci, monsieur Agricol, dit mademoiselle de Cardoville d’une voix accentuée par la plus touchante reconnaissance ; mais songez d’abord aux filles du général Simon…

— Nous y pensons, mademoiselle ; je venais aussi vous demander où sont leurs fenêtres.