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l’entreprise ; mais à nous deux, en agissant prudemment, nous pourrons réussir presque sans rien risquer, n’est-ce pas, mon père ? dit Agricol en faisant un signe d’intelligence à Dagobert. Encore une fois, rassure-toi, bonne mère… je réponds de tout… Nous délivrerons les filles du maréchal Simon et mademoiselle de Cardoville… La Mayeux, donne-moi les tenailles et le marteau qui sont au bas de cette armoire…

L’ouvrière, essuyant ses larmes, obéit à Agricol, pendant que celui-ci, à l’aide d’un soufflet, avivait le brasier où chauffaient les pincettes.

— Voici tes outils… Agricol, dit la Mayeux d’une voix profondément altérée, en présentant, de ses mains tremblantes, ces objets au forgeron qui, à l’aide des tenailles, retira bientôt du feu les pincettes chauffées à blanc, qu’il commença de façonner en crochet à grands coups de marteau, se servant du poêle de fonte pour enclume.

Dagobert était resté silencieux et pensif. Tout à coup il dit à Françoise en lui prenant les mains :

— Tu connais ton fils : l’empêcher maintenant de me suivre, c’est impossible… Mais, rassure-toi… chère femme… nous réussirons…