— Et c’est moi… c’est moi qui suis cause de tout…, s’écria Françoise en se tordant les mains avec désespoir. Punissez-moi, mon Dieu… punissez-moi… c’est ma faute… j’ai livré ces enfants… je serai punie par la mort de mon enfant.
— Agricol… tu ne me suivras pas ! je te le défends, dit Dagobert en pressant son fils contre sa poitrine avec énergie.
— Moi… après t’avoir signalé le danger… je reculerais… tu n’y penses pas, mon père. Est-ce que je n’ai pas aussi quelqu’un à délivrer, moi ? Mademoiselle de Cardoville, si bonne, si généreuse, qui m’avait voulu sauver de la prison, n’est-elle pas prisonnière, à son tour ? Je te suivrai, mon père ; c’est mon droit, c’est mon devoir, c’est ma volonté.
Ce disant, Agricol mit dans l’ardent brasier du poêle de fonte les pincettes destinées à faire un crochet.
— Hélas ! mon Dieu ! ayez pitié de nous tous ! disait la pauvre mère en sanglotant, toujours agenouillée pendant que le soldat semblait en proie à un violent combat intérieur.
— Ne pleure pas ainsi, chère mère, tu me brises le cœur, dit Agricol en relevant sa mère avec l’aide de la Mayeux, rassure-toi. J’ai dû exagérer à mon père les mauvaises chances de