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fût changé dans les conditions de son entreprise nocturne contre le couvent, elle lui apparaissait sous un jour plus sinistre et plus dangereux.

Le silence qui régnait depuis quelques moments fut interrompu par le retour de la Mayeux.

Celle-ci, sachant que l’entretien de Dagobert, de sa femme et d’Agricol ne devait pas avoir d’importun auditeur, frappa légèrement à la porte, restant en dehors avec le père Loriot.

— Peut-on entrer, madame Françoise ? dit l’ouvrière. Voici le père Loriot qui apporte du bois.

— Oui, oui, entre ma bonne Mayeux, dit Agricol pendant que son père essuyait la sueur froide qui coulait de son front.

La porte s’ouvrit, et l’on vit le digne teinturier dont les mains et les bras étaient alors couleur amarante ; il portait d’un côté un panier de bois, de l’autre de la braise allumée sur une pelle à feu.

— Bonsoir la compagnie, dit le père Loriot, merci d’avoir pensé à moi, madame Françoise, vous savez que ma boutique et ce qu’il y a dedans sont à votre service… entre voisins, on s’aide, comme de juste ; vous avez, je l’espère, été dans le temps assez bonne pour feu ma femme !…