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fesseur, j’avais livré à une personne étrangère les enfants qu’on avait confiées à mon mari… les filles du général Simon… le cher enfant, hélas ! bien à regret, m’a blâmée… non d’avoir voulu faire connaître à ces pauvres orphelines les douceurs de notre sainte religion, mais de ne pas avoir consulté mon mari, qui seul répondait devant Dieu et devant les hommes du dépôt qu’on lui avait confié… Gabriel a vivement censuré la conduite de M. l’abbé Dubois, qui m’avait donné, disait-il, des conseils mauvais et perfides ; puis ensuite ce cher enfant m’a consolée avec sa douceur d’ange en m’engageant à venir tout te dire, mon pauvre mari ! Il aurait bien voulu m’accompagner, car c’est à peine si j’osais penser à rentrer ici, tant j’étais désolée de mes torts envers toi ; mais malheureusement Gabriel était retenu à son séminaire par des ordres très-sévères de ses supérieurs ; il n’a pu venir avec moi, et…

Dagobert interrompit brusquement sa femme ; il semblait en proie à une grande agitation :

— Un mot, Françoise, dit-il, car en vérité, au milieu de tant de soucis, de trames si noires et si diaboliques, la mémoire se perd, la tête s’égare… Tu m’as dit, le jour où les enfants ont disparu, qu’en recueillant Gabriel, tu avais trouvé à son cou une médaille de bronze, et