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tantôt, défend et protège les honnêtes gens, il est des occasions où elle les laisse à la merci des gueux… Oui, j’ai besoin de ça, et puis après d’un crochet… et j’ai compté sur toi… pour les deux choses.

— Que veux-tu dire, mon père ?

— Raconte d’abord tes démarches… nous avons le temps… huit heures et demie viennent seulement de sonner tout à l’heure… Voyons : en me quittant, où es-tu allé ?

— Chez le commissaire qui avait déjà reçu votre déposition.

— Que t’a-t-il dit ?

— Après avoir très-obligeamment écouté ce dont il s’agissait, il m’a répondu : « Ces jeunes filles, sont, après tout, placées dans une maison très-respectable… dans un couvent… il n’y a donc pas urgence de les enlever de là… et, d’ailleurs, je ne puis prendre sur moi de violer un domicile religieux sur votre simple déposition ; demain je ferai mon rapport à qui de droit, et l’on avisera plus tard. »

— Plus tard… vous voyez, toujours des remises, dit le soldat.

— « Mais monsieur, lui ai-je répondu, reprit Agricol, c’est à l’instant, c’est ce soir, cette nuit même, qu’il faut agir, car si ces jeunes filles ne se trouvent pas demain matin rue Saint-Fran-