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— Voici, mon père : j’étais allé chez elle, le jour de votre départ, pour la prier de me fournir une caution ; on m’avait suivi ; elle l’apprend par une de ses femmes de chambre ; pour me mettre à l’abri de l’arrestation, elle me fait conduire dans une cachette de son pavillon ; c’était une sorte de petite pièce voûtée qui ne recevait de jour que par un conduit fait comme une cheminée ; au bout de quelques instants j’y voyais très-clair. N’ayant rien de mieux à faire qu’à regarder autour de moi, je regarde, les murs étaient recouverts de boiseries ; l’entrée de cette cachette se composait d’un panneau glissant sur des coulisses de fer, au moyen de contrepoids et d’engrenages compliqués admirablement travaillés ; c’est mon état ; ça m’intéressait, je me mets à examiner ces ressorts avec curiosité, malgré mes inquiétudes ; je me rendais bien compte de leur jeu, mais il y avait un bouton de cuivre dont je ne pouvais trouver l’emploi : j’avais beau le tirer à moi, à droite ou à gauche, rien dans les ressorts ne fonctionnait. Je me dis : « Ce bouton appartient sans doute à un autre mécanisme. » Alors l’idée me vient, au lieu de le tirer à moi, de le pousser fortement ; aussitôt j’entends un petit grincement, et je vois tout à coup, au-dessus de l’entrée de la cachette, un panneau de deux pieds carrés