Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/481

Cette page a été validée par deux contributeurs.

soudain… Tu conçois, mon père, quel coup cela me porte… je demande où elle est, et on me répond qu’on n’en sait rien ; je demande si je peux parler à quelqu’un de ses parents. Comme ma blouse n’inspirait pas grande confiance, on me répond qu’il n’y a ici personne de sa famille… j’étais désolé ; une idée me vient… je me dis : « Elle est folle ; son médecin doit savoir où l’on l’a conduite ; si elle est en état de m’entendre, il me conduira auprès d’elle ; sinon, à défaut de parents, je parlerai à son médecin ; souvent un médecin, c’est un ami… » Je demande donc à ce domestique s’il pourrait m’indiquer le médecin de mademoiselle de Cardoville. On me donne son adresse sans difficultés ; M. le docteur Baleinier, rue Taranne, 12. J’y cours, il était sorti ; mais on me dit, chez lui, que sur les cinq heures je le trouverais sans doute à sa maison de santé ; cette maison est voisine du couvent… voilà pourquoi nous nous sommes rencontrés.

— Mais cette médaille… cette médaille ? dit Dagobert impatiemment, où l’as-tu vue ?

— C’est à propos de cela et d’autres choses encore que j’avais écrites à la Mayeux que je désirais faire à mademoiselle de Cardoville des révélations importantes…

— Et ces révélations ?