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— Rabat-Joie s’arrête et il aboie, s’écria Dagobert qui avait déjà fait quelques pas précipitamment.

En effet, le chien, aussi impatient que son maître de revoir les orphelines, mais mieux instruit que lui sur le lieu de leur retraite, était allé se poster à la porte du couvent, d’où il se mit à aboyer afin d’attirer l’attention de Dagobert.

Celui-ci comprit son chien, et dit à la Mayeux en lui faisant un geste indicatif :

— Les enfants sont là ?

— Oui, M. Dagobert.

— J’en étais sûr… Brave chien !… Oh ! oui, les bêtes valent mieux que les hommes ; sauf vous, ma bonne Mayeux, qui valez mieux que les hommes et les bêtes… Enfin… ces pauvres petites… je vais les voir… les avoir !…

Ce disant, Dagobert, malgré son âge, se mit à courir pour rejoindre Rabat-Joie.

— Agricol, s’écria la Mayeux, empêche ton père de frapper à cette porte… il perdrait tout.

En deux bonds le forgeron atteignit son père. Celui-ci allait mettre la main sur le marteau de la porte.

— Mon père… ne frappe pas, s’écria le forgeron en saisissant le bras de Dagobert.