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Elle se rapprocha de la claire-voie, et regarda la Mayeux avec une curiosité bienveillante.

— Vous venez de la part de M. Agricol Baudoin ? lui dit-elle. Et qui êtes-vous ?

— Sa sœur adoptive… mademoiselle… une pauvre ouvrière qui demeure dans sa maison…

Adrienne parut rassembler ses souvenirs, se rassurer tout à fait, et dit en souriant avec bonté après un moment de silence :

— C’est vous qui avez engagé M. Agricol à s’adresser à moi pour la caution, n’est-ce pas ?

— Comment, mademoiselle, vous vous souvenez… ?

— Je n’oublie jamais ce qui est généreux et noble. M. Agricol m’a parlé avec attendrissement de votre dévouement pour lui ;… je m’en souviens… rien de plus simple… Mais comment êtes-vous ici ? dans ce couvent ?

— On m’avait dit que peut-être l’on m’y procurerait de l’occupation, car je me trouve sans ouvrage. Malheureusement, j’ai éprouvé un refus de la part de la supérieure.

— Et comment m’avez-vous reconnue ?

— À votre beauté, mademoiselle… dont Agricol m’avait parlé.

— Ne m’avez-vous pas plutôt reconnue… à ceci ? dit Adrienne.