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machinalement d’une fenêtre ouvrant sur le jardin du couvent, borné de ce côté par un mur à moitié démoli et terminé à l’une de ses extrémités par une clôture de planches à claire-voie. Ce mur, aboutissant à une chapelle en construction, était mitoyen avec le jardin d’une maison voisine.

La Mayeux avait tout à coup vu apparaître une jeune fille à l’une des croisées du rez-de-chaussée de cette maison, croisée grillée, d’ailleurs remarquable par une sorte d’auvent en forme de tente qui la surmontait. Cette jeune fille, les yeux fixés sur un des bâtiments du couvent, faisait de la main des signes qui semblaient à la fois encourageants et affectueux.

De la fenêtre où elle était placée, la Mayeux, ne pouvant voir à qui s’adressaient ces signes d’intelligence, admirait la rare beauté de cette jeune fille, l’éclat de son teint, le noir brillant de ses grands yeux, le doux et bienveillant sourire qui effleurait ses lèvres. On répondit sans doute à sa pantomime à la fois gracieuse et expressive, car, par un mouvement rempli de grâce, cette jeune fille, posant la main gauche sur son cœur, fit de la main droite un geste qui semblait dire que son cœur s’en allait vers cet endroit qu’elle ne quittait pas des yeux.

Un pâle rayon de soleil, perçant les nuages,