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— Elle m’oppose une résistance d’inertie ; j’ai beau lui dire sévèrement qu’étant sans parents, sans amis et confiée absolument à mes soins, elle doit voir par mes yeux, écouter par mes oreilles, et que lorsque je lui affirme que cette union lui convient de tous points, elle doit y donner son adhésion sans la moindre objection ou réflexion…

— Sans doute… on ne peut parler d’une manière plus sensée.

— Elle me répond qu’elle voudrait voir M. de Brisville et connaître son caractère avant de s’engager…

— C’est absurde… puisque vous lui répondez de sa moralité et que vous trouvez ce mariage convenable.

— Du reste, ce matin, j’ai fait remarquer à mademoiselle Baudricourt que jusqu’à présent je n’avais employé envers elle que des moyens de douceur et de persuasion, mais que si elle m’y forçait, je serais obligée, malgré moi, et dans son intérêt même… d’agir avec rigueur pour vaincre son opiniâtreté, de la séparer de ses compagnes, de la mettre en cellule, au secret le plus rigoureux… jusqu’à ce qu’elle se décide, après tout, à être heureuse… et à épouser un homme honorable…

— Et ces menaces, ma chère mère ?…