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grande dévotion, à la tête desquelles se trouvait la princesse de Saint-Dizier, s’assemblait fréquemment, afin d’aviser aux moyens d’étendre et d’assurer l’influence occulte et puissante de cet établissement, qui prenait une extension remarquable.

Des combinaisons très-habiles, très-profondément calculées, avaient présidé à la fondation de l’œuvre de Sainte-Marie, qui, par suite de nombreuses donations, possédait de très-riches immeubles et d’autres biens dont le nombre augmentait chaque jour.

La communauté religieuse n’était qu’un prétexte ; mais, grâce à de nombreuses intelligences nouées avec la province, par l’intermédiaire des membres les plus exaltés du parti ultramontain, on attirait dans cette maison un assez grand nombre d’orphelines richement dotées, qui devaient recevoir au couvent une éducation solide, austère, religieuse, bien préférable, disait-on, à l’éducation frivole qu’elles auraient reçue dans les pensionnats à la mode, infectés de la corruption du siècle ; aux femmes veuves ou isolées, mais riches aussi, l’œuvre de Sainte-Marie offrait un asile assuré contre les dangers et les tentations du monde : dans cette paisible retraite on goûtait un calme adorable, on faisait doucement son salut, et l’on