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Un élan de cœur et de bon naturel, le désir d’être utile à la Mayeux, dont la douceur et la résignation l’intéressaient vivement, l’avaient entraînée à une proposition irréfléchie ; elle savait à quel prix la Mayeux pourrait obtenir les avantages qu’elle lui proposait, et seulement alors elle se demanda si la jeune ouvrière consentirait jamais à accepter une pareille condition.

Malheureusement Florine s’était trop avancée, elle ne put se résoudre à oser tout dire à la Mayeux. Elle résolut donc d’abandonner l’avenir aux scrupules de la jeune ouvrière ; puis enfin comme ceux qui ont failli sont ordinairement peu disposés à croire à l’infaillibilité des autres, Florine se dit que peut-être la Mayeux, dans la position désespérée où elle se trouvait, aurait moins de délicatesse qu’elle ne lui en supposait.

Elle reprit donc :

— Je le conçois, mademoiselle, des offres si au-dessus de ce que vous gagnez habituellement vous étonnent ; mais je dois vous dire qu’il s’agit d’une institution pieuse, destinée à procurer de l’ouvrage ou de l’emploi aux femmes méritantes et dans le besoin… Cet établissement, qui s’appelle l’œuvre de Sainte-Marie, se charge de placer, soit des domesti-