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d’une famille misérable et affamée, ils vivent à peine d’un mince salaire, ceux-là qui, cependant, on l’avouera, ont au moins concouru pour moitié à doter le pays des merveilles qui font sa richesse, sa gloire et son orgueil.

Un ministre du commerce qui aurait la moindre intelligence de ses hautes fonctions et de ses devoirs, ne demanderait-il pas que chaque fabrique exposante choisît par une élection à plusieurs degrés un certain nombre de candidats des plus méritants, parmi lesquels le fabricant désignerait celui qui lui semblerait le plus digne de représenter la classe ouvrière dans ces grandes solennités industrielles  ?

Ne serait-il pas d’un noble et encourageant exemple de voir alors le maître proposer aux récompenses ou aux distinctions publiques l’ouvrier député par ses pairs comme l’un des plus honnêtes, des plus laborieux, des plus intelligents de sa profession ?

Alors une désespérante injustice disparaîtrait, alors les vertus du travailleur seraient stimulées par un but généreux, élevé ; alors il aurait intérêt à bien faire.

Sans doute le fabricant, en raison de l’intelligence qu’il déploie, des capitaux qu’il aventure, des établissements qu’il fonde et du bien