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Une autre déplorable conséquence de l’inorganisation du travail est, pour les hommes, en outre de l’insuffisance du salaire, le profond dégoût qu’ils apportent presque toujours dans la tâche qui leur est imposée.

Cela se conçoit.

Sait-on leur rendre le travail attrayant, soit par la variété des occupations, soit par des récompenses honorifiques, soit par des soins, soit par une rémunération proportionnée aux bénéfices que leur main-d’œuvre procure, soit enfin par l’espérance d’une retraite assurée après de longues années de labeur ?

Non, le pays ne s’inquiète ni se soucie de leurs besoins ou de leurs droits.

Et pourtant il y a, pour ne citer qu’une industrie, des mécaniciens et des ouvriers dans les usines, qui, exposés à l’explosion de la va-

    vues pratiques, et dicté par un esprit charitable et élevé (Ligue nationale contre la misère des travailleurs, ou Mémoire explicatif d’une pétition à présenter à la chambre des députés, par J. Terson. Paulin, éditeur), nous lisons ces lignes malheureusement trop vraies : « Nous ne parlons pas des ouvrières placées dans la même alternative. Ce que nous aurions à dire serait trop pénible à entendre… Nous ferons seulement remarquer que c’est aux époques des plus longs chômages que les missionnaires de la prostitution recrutent leurs prosélytes parmi les plus belles filles du peuple. »