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Néanmoins les assurances qu’elle venait de donner à Jacques calmèrent un peu le chagrin et les inquiétudes de cet homme ; il avait assez d’intelligence et de cœur pour s’apercevoir que la pente fatale où il s’était jusqu’alors laissé aveuglément entraîner les conduisait, lui et Céphyse, droit à l’infamie.

Un des recors ayant frappé à la portière dit à Jacques :

— Mon garçon, il ne vous reste que cinq minutes, dépêchez-vous.

— Allons, ma fille… du courage, dit Jacques.

— Sois tranquille… j’en aurai… tu peux y compter…

— Tu ne vas pas remonter là-haut ?

— Non, oh non !… dit Céphyse. Cette fête, je l’ai en horreur maintenant.

— Tout est payé d’avance… je vais faire dire à un garçon de prévenir qu’on ne nous attende pas, reprit Jacques. Ils vont être bien étonnés, mais c’est égal…

— Si tu pouvais seulement m’accompagner… jusqu’à chez nous, dit Céphyse, cet homme le permettrait peut-être, car enfin tu ne peux pas aller à Sainte-Pélagie habillé comme ça.

— C’est vrai, il ne refusera pas de m’accompagner ; mais comme il sera avec nous dans la voiture, nous ne pourrons plus rien nous