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mes ordres, rappeler à Adrienne que je l’attendais à midi pour une affaire importante. En approchant du pavillon, madame Grivois a vu ou a cru voir Adrienne rentrer par la petite porte du jardin.

— Que dites-vous ?… Serait-il possible ! En a-t-on la preuve positive ? s’écria le marquis.

— Jusqu’à présent, il n’y a pas d’autre preuve que la déposition spontanée de madame Grivois ; mais j’y songe, dit la princesse en prenant un papier placé auprès d’elle, voici le rapport que me fait chaque jour une des femmes d’Adrienne.

— Celle que Rodin est parvenu à faire placer auprès de votre nièce ?

— Elle-même, et comme cette créature se trouve dans la plus entière dépendance de Rodin, elle nous a parfaitement servis jusqu’ici… Peut-être dans ce rapport trouvera-t-on la confirmation de ce que madame Grivois affirme avoir vu.

À peine la princesse eut-elle jeté les yeux sur cette note, qu’elle s’écria presque avec effroi :

— Que vois-je ?… mais c’est donc le démon que cette Adrienne ?

— Que dites-vous ?

— Le régisseur de Cardoville, en écrivant à ma nièce pour lui demander sa protection, l’a