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demoiselle… on a de l’argent, c’est pour les autres comme pour soi…

Les cris recommencèrent plus furieux que jamais, et la crécelle de Nini-Moulin grinça d’une façon déplorable.

— Céphyse… ils vont tout briser là-dedans si tu ne viens pas, et maintenant je n’ai plus de quoi payer la casse, dit Couche-tout-Nu. Pardon, mademoiselle…, ajouta-t-il en riant, mais, vous le voyez, la royauté a ses devoirs…

Céphyse, émue, tendit les bras à la Mayeux, qui s’y jeta en pleurant de douces larmes.

— Et maintenant, dit-elle à sa sœur, quand te reverrai-je ?

— Bientôt… quoique rien ne me fasse plus de peine que de te voir dans une misère que tu ne veux pas me permettre de soulager…

— Tu viendras ? tu me le promets ?

— C’est moi qui vous le promets pour elle, dit Jacques, nous irons vous voir, vous et votre voisin Agricol.

— Allons… retourne à la fête, Céphyse… amuse-toi de bon cœur… tu le peux… car M. Jacques va rendre une famille bien heureuse…

Ce disant, et après que Couche-tout-Nu se fût assuré qu’elle pouvait descendre sans être vue de ses joyeux et bruyants compagnons, la