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mot). Je disais donc que la pudeur d’un municipal s’était gendarmée pendant que la reine dansait son fameux pas de la tulipe orageuse.

— Quelle contredanse !… Couche-tout-Nu et la reine Bacchanal ayant pour vis-à-vis Rose-Pompon et Nini-Moulin !

— Et tous quatre frétillant des tulipes de plus en plus orageuses.

— À propos, est-ce que c’est vrai ce qu’on dit de Nini-Moulin ?

— Quoi donc ?

— Que c’est un homme de lettres qui fait des brochures sur la religion ?

— Oui, c’est vrai ; je l’ai vu souvent chez mon patron, où il se fournit. Mauvais payeur… mais farceur…

— Et il fait le dévot ?

— Je crois bien, quand il le faut ; alors c’est M. Dumoulin gros comme le bras ; il roule des yeux, marche le cou de travers et les pieds en dedans… mais une fois qu’il a fait sa parade, il s’évapore dans les bals cancans qu’il idolâtre, et où les femmes l’ont surnommé Nini-Moulin… joignez à ce signalement qu’il boit comme un poisson, et vous connaîtrez le gaillard. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire dans les journaux religieux ; aussi les cagots, qu’il met encore plus souvent dedans qu’il ne s’y met lui-même,