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fils, elle m’aime beaucoup aussi ; mais au-dessus de son fils, et de moi… il y a toujours le confesseur.

— Monsieur, dit le commissaire, ces détails… intimes…

— Sont indispensables… vous allez voir… Je sors il y a une heure, pour aller réclamer cette pauvre Mayeux ;… en rentrant, les jeunes filles avaient disparu ; je demande à ma femme, à qui je les avais laissées, où elles sont ;… elle tombe à genoux en sanglotant et me dit : « Fais de moi ce que tu voudras ;… mais ne me demande pas ce que sont devenues les enfants ;… je ne peux pas te répondre. »

— Serait-il vrai ?… madame… s’écria le commissaire en regardant Françoise avec une grande surprise.

— Emportements, menaces, prières, rien n’a fait, reprit Dagobert ; à tout elle m’a répondu, avec sa douceur de sainte : « Je ne peux rien dire… » Eh bien, moi, monsieur, voici ce que je soutiens : ma femme n’a aucun intérêt à la disparition de ces enfants ; elle est sous la domination entière de son confesseur ; elle a agi par son ordre, et elle n’est que l’instrument ; il est le seul coupable.

À mesure que Dagobert parlait, la physionomie du commissaire devenait de plus en plus