Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/286

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon ami… je…

Elle ne put achever.

— Rose et Blanche ? où sont-elles ? réponds-moi donc… Rabat-Joie n’est pas là non plus.

— Ne te fâche pas…

— Allons, dit brusquement Dagobert, tu les auras laissées sortir avec une voisine ; pourquoi ne pas les avoir accompagnées toi-même, ou priées de m’attendre si elles voulaient se promener un peu ?… ce que je comprends du reste… cette chambre est si triste !… mais je suis étonné qu’elles soient parties avant de savoir des nouvelles de cette bonne Mayeux, car elles ont des cœurs d’ange ;… mais… comme tu es pâle ! ajouta le soldat en regardant Françoise de plus près. Qu’est-ce que tu as donc, ma pauvre femme ?… est-ce que tu souffres ?

Et Dagobert prit affectueusement la main de Françoise.

Celle-ci, douloureusement émue de ces paroles prononcées avec une touchante bonté, courba la tête et baisa en pleurant la main de son mari.

Le soldat, de plus en plus inquiet en sentant les larmes brûlantes couler sur sa main, s’écria :

— Tu pleures… tu ne me réponds pas… mais dis-moi donc ce qui te chagrine, ma pauvre