Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme de confiance de madame de Saint-Dizier avait ordonné à son fiacre d’aller l’attendre à peu de distance de la rue Brise-Miche, sur la petite place du Cloître.

En quelques secondes, les orphelines et leur conductrice atteignirent la voiture.

— Ah ! bourgeoise, dit le cocher en ouvrant la portière, sans vous commander, vous avez un gredin de chien qui n’est pas caressant tous les jours ; depuis que vous l’avez mis dans ma voiture, il crie comme un brûlé, et il a l’air de vouloir tout dévorer.

En effet, Monsieur, qui détestait la solitude, poussait des gémissements déplorables.

— Taisez-vous, Monsieur, me voici, dit madame Grivois.

Puis, s’adressant aux deux sœurs :

— Donnez-vous la peine de monter, mesdemoiselles.

Rose et Blanche montèrent.

Madame Grivois, avant d’entrer dans la voiture, donnait tout bas au cocher l’adresse du couvent de Sainte-Marie, en ajoutant d’autres instructions, lorsque tout à coup le carlin, qui avait déjà grogné d’un air hargneux lorsque les deux sœurs avaient pris place dans la voiture, se mit à japper avec furie…

La cause de cette colère était simple ; Rabat-