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ici ; mais comme elle est encore souffrante d’une assez longue maladie, elle n’a pu venir elle-même aujourd’hui et m’a chargée de venir vous prendre pour vous conduire auprès d’elle… Malheureusement, ajouta madame Grivois à un mouvement des deux sœurs, ainsi qu’elle le dit dans sa lettre à madame Françoise, vous ne pourrez la voir que bien peu de temps, et dans une heure vous serez de retour ici ; mais demain ou après, elle sera en état de sortir et de venir s’entendre avec madame et son mari, afin de vous emmener chez elle… car elle serait désolée que vous fussiez à charge à des personnes qui ont été si bonnes pour vous.

Ces derniers mots de madame Grivois firent une excellente impression sur les deux sœurs ; ils dissipèrent leur crainte d’être désormais l’occasion d’une gêne cruelle pour la famille de Dagobert. S’il s’était agi de quitter tout à fait la maison de la rue Brise-Miche sans l’assentiment de leur ami, elles auraient sans doute hésité ; mais madame Grivois parlait seulement d’une visite d’une heure. Elles ne conçurent donc aucun soupçon, et Rose dit à Françoise :

— Nous pouvons aller voir notre parente sans attendre le retour de Dagobert pour l’en prévenir, n’est-ce pas, madame ?

— Sans doute, dit Françoise d’une voix faible,