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la princesse de Saint-Dizier entra et demanda Françoise Baudoin.

— Elle n’y est pas, madame, dit timidement la Mayeux, assez étonnée de cette visite, et baissant les yeux devant le regard de cette femme.

— Alors je vais l’attendre, car j’ai à lui parler de choses très-importantes, répondit madame Grivois en examinant avec autant de curiosité que d’attention la figure des deux orphelines, qui, très-interdites, baissèrent aussi les yeux.

Ce disant, madame Grivois s’assit, non sans quelque répugnance, sur le vieux fauteuil de la femme de Dagobert ; croyant alors pouvoir laisser Monsieur en liberté, elle le déposa précieusement sur le carreau.

Mais aussitôt une sorte de grondement sourd, profond, caverneux retentit derrière le fauteuil, fit bondir madame Grivois et pousser un jappement au carlin, qui, frissonnant dans son embonpoint, se réfugia auprès de sa maîtresse avec tous les symptômes d’une frayeur courroucée.

— Comment ! est-ce qu’il y a un chien ici ?… s’écria madame Grivois en se baissant précipitamment pour reprendre Monsieur.

Rabat-Joie, comme s’il eût voulu répondre lui-même à cette question, se leva lentement