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Rodin ; c’est d’avoir pour complices des gens honnêtes et sincères qui ignorent les machinations dont ils sont pourtant les acteurs les plus importants.

Françoise, habituée depuis longtemps à subir l’influence de son confesseur, ne trouva rien à répondre à ses dernières paroles.

Elle se résigna donc ; mais elle frissonna d’épouvante en songeant à la colère désespérée qu’éprouverait Dagobert en ne retrouvant plus chez lui les enfants qu’une mère mourante lui avait confiés.

Or, selon son confesseur, plus cette colère et ces emportements paraissaient redoutables à Françoise, plus elle devait mettre de pieuse humilité à s’y exposer.

Elle répondit à son confesseur :

— Que la volonté de Dieu soit faite, mon père, et quoi qu’il puisse m’arriver… je remplirai mon devoir de chrétienne… ainsi que vous me l’ordonnez.

— Et le Seigneur vous saura gré de ce que vous aurez peut-être à souffrir pour accomplir ce devoir méritant… Vous prenez donc, devant Dieu, l’engagement de ne répondre à aucune des questions de votre mari, lorsqu’il vous demandera où sont les filles de M. le maréchal Simon ?