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qu’il n’y a plus rien à espérer, qu’allons-nous devenir… sans mon fils ? Mon Dieu !… mon Dieu !…

Et la malheureuse femme cacha sa figure entre ses mains.

À l’accablante exclamation de Françoise, il se fit un profond silence.

Rose et Blanche échangèrent un regard désolé qui exprimait un profond chagrin, car elles s’apercevaient que leur présence augmentait de plus en plus les terribles embarras de cette famille.

La Mayeux, brisée de fatigue, en proie à tant d’émotions douloureuses, frissonnant sous ses vêtements mouillés, s’assit avec abattement sur une chaise, en réfléchissant à la position désespérée de cette famille.

Cette position était bien cruelle en effet…

Et lors des temps de troubles politiques ou des agitations causées dans les classes laborieuses par un chômage forcé ou par l’injuste réduction des salaires que leur impose impunément la puissante coalition des capitalistes, bien souvent des familles entières d’artisans sont, grâce à la détention préventive, dans une position aussi déplorable que celle de la famille de Dagobert par l’arrestation d’Agricol, arrestation due d’ailleurs aux manœuvres de Rodin