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de la nuit, sachant les inquiétudes qu’il me causerait… Hélas !… il lui sera arrivé un malheur… peut-être blessé à sa forge ; il est si ardent, si courageux au travail !… ah ! mon pauvre fils ! Et comme si déjà je ne ressentais pas assez d’angoisses à son sujet, me voici maintenant tourmentée pour cette pauvre jeune ouvrière qui demeure là-haut…

— Comment donc, madame ?

— En sortant de chez mon fils, je suis entrée chez elle pour lui conter mon chagrin, car elle est presque une fille pour moi… je ne l’ai pas trouvée… dans le petit cabinet qu’elle occupe ; le jour commençait à peine ; son lit n’était pas seulement défait… Où est-elle allée sitôt ? elle qui ne sort jamais…

Rose et Blanche se regardèrent avec une nouvelle inquiétude, car elles comptaient beaucoup sur la Mayeux pour les aider dans la résolution qu’elles venaient de prendre. Heureusement, elles furent, ainsi que Françoise, presque à l’instant rassurées, car, après deux coups frappés discrètement à la porte, on entendit la voix de la Mayeux.

— Peut-on entrer, madame Françoise ?

Par un mouvement spontané, Rose et Blanche coururent à la porte et l’ouvrirent à la jeune fille.