Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ractère honorable et élevé du récalcitrant, sentit que s’il pouvait l’amener à pratiquer, par quelque moyen que ce fût, l’effet serait des meilleurs ; en homme d’esprit et sachant à qui il s’adressait, l’abbé fit bon marché du dogme, du fait religieux en lui-même ; il ne parla que des convenances, de l’exemple salutaire qu’une pareille résolution produirait sur le public.

— M. l’abbé, dit l’autre, je respecte plus la religion que vous-même, je regarderais comme une jonglerie infâme de communier sans conviction.

— Allons, allons, homme intraitable, Alceste renfrogné, dit le marquis abbé en souriant finement, on mettra d’accord vos scrupules et le profit que vous aurez, croyez-moi, à m’écouter : on vous ménagera une communion blanche ; car, après tout, que demandons-nous ? l’apparence.

Or, une communion blanche se pratique avec une hostie non consacrée.

L’abbé marquis en fut pour ses offres rejetées avec indignation ; mais l’homme de cour fut destitué.

Et cela n’était pas un fait isolé ; malheur à ceux qui se trouvaient en opposition de principes et d’intérêts avec madame de Saint-Dizier ou ses amis : tôt ou tard, directement ou indi-