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heureux autour de soi, on n’est pas folle pourtant… et puis, on sent bien soi-même si l’on est folle, et je sens que je ne le suis pas, moi… et encore… maintenant est-ce que je sais, moi ?… vous me dites des choses si effrayantes de ces deux femmes de cette nuit… vous devez savoir cela mieux que moi ;… mais alors, ajouta mademoiselle de Cardoville avec un accent de désespoir déchirant, il doit y avoir quelque chose à faire ; pourquoi, si vous m’aimez, avoir attendu si longtemps aussi ! vous ne pouviez pas avoir pitié de moi plus tôt ? Et ce qui est affreux… c’est que je ne sais pas seulement si je dois vous croire ;… car c’est peut-être un piège… Mais non… non… vous pleurez… c’est que c’est vrai, alors… puisque vous pleurez…, ajouta-t-elle en regardant M. Baleinier qui, en effet, malgré son cynisme et sa dureté, ne pouvait retenir ses larmes à la vue de ces tortures sans nom. Vous pleurez sur moi… c’est donc vrai… mais, mon Dieu ! alors, il y a quelque chose à faire, n’est-ce pas ?… Oh ! je ferai tout ce que vous voudrez… oh ! tout… pour ne pas être comme ces femmes… comme ces femmes de cette nuit ; et s’il était trop tard ? oh ! non… il n’est pas trop tard… n’est-ce pas, mon bon M. Baleinier ?… Oh ! maintenant, je vous demande pardon de ce que je vous ai dit quand